Conçus en étroite collaboration avec des artistes du champ chorégraphique créateurs de jeux et d’outils ludiques pour la transmission de la danse, ces trois jours de rencontre et de formation articuleront temps de pratique, conférence, table ronde, temps de réflexion et de conception collective, temps d’échanges pour nourrir les approches et pratiques d’acteurs de l’EAC.

1. Qui dit jeu, dit je ? / Le jeu : une pédagogie du détour
Une expérience pédagogique qui favorise l’autonomie, l’appropriation, la circulation des pratiques et des savoirs par le prisme d’un tiers qui s’inscrit dans la relation entre le maître et l’élève, entre le sachant et l’apprenant, entre l’artiste et l’interprète ? « Dans la logique de l’émancipation, il y a toujours entre le maître ignorant et l’apprenti émancipé, une troisième chose – un livre ou tout autre morceau d’écriture – étrangère à l’un comme à l’autre et à laquelle ils peuvent se référer pour vérifier en commun ce que l’élève a vu, ce qu’il en dit, ce qu’il en pense. » (Jacques Rancière, Le Spectateur émancipé, la fabrique éditions, 2008, p. 20-21.)

2. Qui dit jeu, dit nous ? / Le jeu : une main tendue vers l’altérité
De la coopération à la concurrence, quels types de relations les « jeux à danser » proposent-ils ? Examiner la façon dont les paramètres du jeu (les objectifs, la composition, les supports matériels, la temporalité) favorisent le partage du sensible et la créativité au sein du groupe. Qu’en est-il des dynamiques de recherche collective, d’improvisation, d’expérimentation, de co-création propres aux projets EAC en danse quand on se retrouve face à un jeu ? Est-ce une affaire de typologie de jeux (ex : jeu de hasard, de connaissance, de stratégie, d’énigmes, de compétition, de collaboration, de construction) ? Qu’est-ce le jeu apporte à l’« être ensemble » ?

3. Qui dit danse, dit jeu ? / Le jeu : une approche de la danse
La danse est bien souvent définie et éprouvée comme un art du jeu qui suscite une forme d’agilité particulière pour pouvoir dialoguer (agir et interagir) avec une diversité de partenaires : le poids, l’espace et le temps bien sûr, mais également les élans intérieurs et les événements extérieurs, le corps de l’autre et la sensation de son propre corps… Comme le dit la philosophe Emma Bigé « sans cesse, je suis mouvementé, du dedans comme du dehors, par d’autres mouvements que les miens.» (Emma Bigé, Mouvementements. Ecopolitiques de la danse, Ed. La Découverte, 2023, p. 14). Si l’expérience de la danse est une invitation à éprouver et à entretenir l’art d’être mouvementé, à quoi servent les jeux ? S’agit-il de jouer à danser, de mettre du jeu dans sa danse, de faire du jeu une danse, de danser pour jouer ? Goûter au plaisir de la danse est-il le but du jeu ?

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